Nos équipes se sont envolées vers Las Vegas pour le Consumer Electronics Show 2020, du 7 au 10 janvier, afin de détecter et anticiper les innovations pour nos clients et le Groupe. Après trois jours sur place, Jérôme Malzac, Innovation Officer chez Micropole, nous partage une sélection des dernières innovations en matière de mobilité.
Réinventer la mobilité urbaine
Parmi les thématiques phares de l’édition 2020 du CES, on retrouve le salon de l’automobile, qui est un concentré exploratoire de l’industrie de la mobilité. Une belle occasion de découvrir, d’une part, les composants de base, les fournitures, les équipements et les automobiles, et d’autre part, les véhicules qui résultent de cet assemblage. C’est un voyage surprenant à travers toute la chaîne de fabrication : en dix minutes de marche, on oscille entre des composants, tels que les lidars dernier cri, les caméras 3D avec IA embarquées, les sièges intelligents et les plaques d’immatriculation connectées, et des prototypes volants ou roulants qui offrent un aperçu de ce que sera probablement la mobilité de demain. Entre les nombreux équipementiers, tels que Bosh, Faurecia et Valeo, et les nombreux grands constructeurs, tels que Nissan, Hyundai, Ford, Audi, Mercedes et BMW, difficile de déterminer s’il y avait plus ou moins d’exposants sur cette édition au regard des deux éditions précédentes
Sony et Amazon, qui étaient présents pour la première fois dans le salon dédié à l’automobile et la mobilité, ont fait le buzz ! Amazon était particulièrement visible ces dernières années dans la section automobile du CES grâce à sa victoire face à Google dans le domaine de l’assistant embarqué. Chaque constructeur affichait le logo Amazon sur son stand pour expliquer qu’Alexa hantait son habitacle. Parmi les grandes marques, seul Ford avait fait le choix d’un partenariat avec Google dans ce domaine. Cette année, Amazon avait son propre stand : plus question de placarder un simple logo pour afficher ses ambitions dans le domaine. En 2020, le géant affiche sa volonté d’« accélérer le futur de la mobilité ».
Amazon souhaite faire de son assistant vocal un élément incontournable dans nos voitures et de son savoir-faire en matière de cloud et technologique un pivot central de l’industrie automobile de demain. Plusieurs annonces ont été faites cette année, notamment :
la sécurité de l’IoT embarqué dans les véhicules en collaboration avec BlackBerry ;
la simplification du pilotage des différentes fonctionnalités d’un habitacle ;
la simplification du paiement à la station-service via la voix grâce avec Alexa (plus besoin de carte bleue !).
Et tout le monde s’y met : même Lamborghini est heureux d’annoncer l’intégration d’Alexa dans leur dernière « Huracan Evo » !
Enfin, dans un coup de génie absolu, Amazon a également annoncé la mise en vente de l’« Echo Auto » dans le monde entier. Celui-ci permettra d’embarquer tous ces services dans les anciennes voitures qui ne sont pas déjà équipées de l’assistant vocal dès leur fabrication.
Sony, avec son concept car électrique Vision-S, n’a probablement pas pour objectif de devenir constructeur automobile mais affiche sa volonté de continuer à être un important fournisseur de capteurs, caméras et sensors à destination du marché de la mobilité.
Les annonces & innovations des principales marques
Parmi les marques les plus visibles chaque année (Ford, Nissan, BMW, Audi…), je décerne la palme du plus beau concept-car auto à Mercedes avec son « Vision AVTR ».
Inspiré du film Avatar pour imaginer son véhicule futuriste, Mercedes attire résolument l’attention avec des roues lumineuses en forme de méduses, des ouvertures sur la lunette arrière et des courbes très légères et aériennes à l’exterieur et à l’intérieur du véhicule.
Par ailleurs, j’ai été interpelé par sa volonté de révolutionner l’interaction homme-véhicule : reconnaissance de gestes, commandes haptiques sur la console centrale, analyse faciale avancée des passagers pour anticiper ou déclencher des actions et du vocal partout !
Les annonces & innovations des principales marques
Parmi les marques les plus visibles chaque année (Ford, Nissan, BMW, Audi…), je décerne la palme du plus beau concept-car auto à Mercedes avec son « Vision AVTR ».
Inspiré du film Avatar pour imaginer son véhicule futuriste, Mercedes attire résolument l’attention avec des roues lumineuses en forme de méduses, des ouvertures sur la lunette arrière et des courbes très légères et aériennes à l’exterieur et à l’intérieur du véhicule.
Par ailleurs, j’ai été interpelé par sa volonté de révolutionner l’interaction homme-véhicule : reconnaissance de gestes, commandes haptiques sur la console centrale, analyse faciale avancée des passagers pour anticiper ou déclencher des actions et du vocal partout !
Enfin, BMW et Audi ont également affiché quelques innovations qui transformeront notre quotidien dans les années à venir.
L’AI:ME d’Audi se veut être la première voiture à faire preuve d’empathie. Elle reconnaît les passagers et adapte immédiatement l’habitacle, les sièges, la température, la musique et même l’odeur… à leurs préférences ! C’est IAE (Audi Intelligence Experience) qui est missionné d’analyser et d’intégrer au fil de l’eau les habitudes et les envies des passagers. J’ai apprécié également le double écran rétractable qui se positionne devant le parebrise et est capable de faire varier sa transparence : on peut ainsi passer d’un affichage tête haute 3D, en mode conduite manuelle, à un écran TV pour regarder un film ou une série, lorsque la voiture est en mode autonome.
Chez BMW, on trouve notamment le très confortable siège ZeroG, que l’on apprécie encore plus après les nombreuses heures de marche passées à arpenter les allées. Le siège s’incline jusqu’à 60° et est doté d’une ceinture de sécurité qui suit le mouvement. Les haut-parleurs intégrés permettent d’avoir un son différent par fauteuil et sur le plan de sécurité, les airbags intégrés directement dans le siège garantissent un cocon de protection en cas d’accident.
BMW présentait également son I3 Urban transformé pour les VTC, dans lequel les deux sièges passagers avant et arrière sont remplacés par un fauteuil avec repose pied. De quoi se sentir dans son VTC comme à la maison !
L’hydrogène comme énergie alternative ou complémentaire
Bien que l’énergie electrique soit la plus représentée au CES, j’ai remarqué que la mobilité à hydrogène était particulièrement visible cette année. Personnellement, je crois davantage en un monde énergetique mixte qu’à une source d’énergie unique pour l’avenir de l’automobile, d’autant plus que l’éléctrique nécessite l’utilisation de métaux rares, son stockage n’est pas optimal et la problématique du recyclage des batteries n’est pas encore résolu. En ce sens, l’hydrogène me semble être une véritable alternative et très complémentaire.
Hyundai mettait en avant sa Mobis M-Vision S, une navette autonome qui roule à l’hydrogène et qui est dédiée à l’autopartage.
Faurecia présentait également, en partenariat avec Renault, le « Master ZE Hydrogen » et un « Kangoo ZE Hydrogen ».
Enfin, j’avais déjà noté la présence d’un poids lourd à l’hydrogène l’année dernière, mais Toyota et Iveco en parlaient davantage cette année.
La mobilité se passe aussi dans les airs
Comment terminer ce compte-rendu sans s’arrêter sur les drones volants qui, à l’instar des drones grand public, se sont multipliés dans le salon dédié à la mobilité. Cette année, deux marques se sont emparées du sujet.
Si l’hélicoptère drone de Bell était à nouveau présent cette année, Hyundai a fait le buzz avec son projet de taxi-drones aux côtés d’Uber. Vitesse annoncée : 300 km/h, avec 100 km d’autonomie. Ils seront testés en 2021 et mis en service en 2023, avec pilote dans un premier temps, avant de pouvoir fonctionner en parfaite autonomie.
On retient donc de très belles annonces et de nombreuses innovations autour de la mobilité en termes d’énergie électrique, d’autonomie et de modes de transport, aériens ou terrestres. À mon sens, certaines de ces innovations ne sont pas encore tout à fait prêtes à faire partie de notre quotidien à court terme, à commencer par le véhicule 100% autonome. Ford avait d’ailleurs annoncé, il y a quelques années, le début de la commercialisation d’une voiture sans pédales ni volant à horizon 2020. Un retour à la réalité qui conduit toute une industrie à réfléchir à des services connectés connexes, peut-être un peu moins spectaculaires, mais plus faciles à mettre en œuvre.
D’après moi, ce retard n’est pas lié à des problématiques technologiques mais plutôt à des questions d’acceptation, de maîtrise du risque et de la responsabilité. En revanche, je suis convaincu que l’on verra, au cours des prochains mois, des initiatives passer du prototype à une mise en œuvre concrète dans des cas et cadres bien précis. Je pense notamment aux JO au Japon qui seront une parfaite vitrine pour démontrer que de nombreuses innovations fonctionnent en conditions réelles. Je ne serai pas étonné de voir des bus, des voitures et d’autres véhicules autonomes parcourir les villages d’athlètes pour prouver que les innovations ont progressé et inciter l’industrie et les grands acteurs de chaque domaine à suivre et à appuyer ces évolutions technologiques.