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Comment appréhender la transformation numérique ?

Par Jérôme CANNAFERINA, Consultant digital chez Micropole Digital Grand Ouest.


Micropole Ouest a organisé, avec le MEDEF 44 et Pays de la Loire, une journée d’acculturation à la transformation digitale lors du Web2day (festival digital), pour les dirigeants de PME & ETI non digitales. L’intérêt pour les invités était d’échanger, écouter et apprendre sur la transformation numérique dans un environnement de Startups. Car au-delà de cette Learning Expédition, se pose la question d’amorcer chez certains dirigeants l’enjeu de cette transformation.

Selon le Syntec en 2017, seulement 38% des acteurs industriels ont mis en œuvre une stratégie de transition numérique. S’il existe de nombreuses explications plus ou moins légitimes pour procrastiner le sujet, telles que le manque de visibilité, le ROI (retour sur investissement), les compétences… il va de soi que beaucoup de ces raisons sont liées aux risques inhérents à toutes innovations : le recul n’existe pas. Ainsi, il est difficile pour certaines directions de s’engager pour jauger la pertinence des nouvelles solutions.

Cette innovation fait-elle peur ?

L’innovation induite par le numérique n’est pas nouvelle, elle est perpétuelle et en accélération depuis une dizaine d’années. Pour certains dirigeants, au-delà des éléments précédemment nommés, l’innovation numérique rime également avec acronymes, marketing et mode. De ce fait, l’innovation, même de rupture, devient « simple outil », et n’est plus forcément considérée comme stratégique par manque de crédibilité, maîtrise et connaissance. Cette perte de confiance auprès des décideurs a pour conséquence de cristalliser les transformations. Pourtant, les innovations numériques portent des courants de rupture puissants et qui peuvent être brutaux pour les entreprises qui les ignorent. Sans parler « d’uberisation », qui pourrait remettre en question l’impact de l’informatique, d’internet et du mobile aujourd’hui ? Il est donc nécessaire pour les entreprises que les directions s’acculturent afin d’intégrer ces innovations dans le pilotage de la stratégie.

Comment s’adapter et reprendre confiance ?

Comment, à partir de ces constats, provoquer le changement et l’acculturation des dirigeants réfractaires au changement ? Sans être le messager du “startup nation”, les startups apportent beaucoup de par leur ADN. Nées d’un monde digitalisé et mondialisé, elles ont un rapport intéressant au numérique, car elles le considèrent moins avec défiance que les entreprises dites « traditionnelles ». Pour elles, le numérique est un vaste terrain d’opportunités. Ainsi, sans vouloir systématiquement plagier les startups, il y a certains éléments facilement applicables par les directions pour leur permettre de reprendre confiance dans le numérique.

Agir en entrepreneur. L’époque actuelle impose aux directions de limiter leur approche financière de leur activité (marge, taux d’occupation, défiscalisation, etc.) au profit d’une approche plus instinctive de la stratégie, afin d’être plus adaptable et amorcer plus rapidement les virages nécessaires.
Veille et acculturation. Les entreprises ont toujours surveillé leurs concurrents présents sur le même territoire et sur le même secteur. Les directions doivent regarder plus loin, que ce soit dans d’autres pays, mais aussi au-delà de leurs secteurs et de leurs métiers. C’est en effet en s’ouvrant aux différentes expériences et usages numériques que l’on comprend, voire qu’on imagine les usages et bénéfices pour son propre business.
Test and Learn. Même si l’informatique, administrativement, est un centre de coût, il n’a en réalité jamais été aussi simple de tester l’innovation dans un cadre faiblement impactant. Entre coûts de l’hébergement, services cloud et solution libre associée aux approches Agile (en gestion de projets), il n’a jamais été aussi simple pour des équipes de réaliser un POC (proof of concept). En effet, ces tests permettent à l’entreprise d’expérimenter facilement des prototypes afin de valider ; ou non, des orientations stratégiques.
Conduite du changement et confiance. Libérer les énergies de l’entreprise en encourageant l’intra entrepreneuriat, en aplanissant les couches managériales ou tout simplement en faisant confiance, sont des moyens plausibles pour faire naître des idées innovantes, acceptées par les équipes et cohérentes. Cette approche dite d’entreprise « libérée » ne doit pas être comprise par les directions comme un désengagement managérial, au contraire, la confiance n’exclut en aucun cas le contrôle et l’implication de la hiérarchie.
Devenir expert en mécanique quantique. Humour ! Il est absurde pour une direction de savoir parler de sphère de Bloch et d’états de qubits. Pour autant l’informatique quantique, comme les technologies blockchain, les assistants vocaux, les I.A et la fabrication additive peuvent impacter notre référentiel dans une échelle de temps très variable (demain, 5 ans, 30 ans et peut-être jamais). Il est donc temps d’intégrer le numérique non plus comme une technologie, mais comme de la culture générale.

La transition numérique est un enjeu essentiel pour la pérennité de l’entreprise. Certes, elle nous interroge sur les technologies émergentes, les directions plausibles, les futurs possibles et cela sans certitude et dans une temporalité variable. Mais pour autant, ces questions sont centrales afin d’affronter notre époque impactée par de forts enjeux économiques, sociétaux et écologiques.

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